
Par Sean Chubb, Business development consultant LIC Europe
La période de tarissement est une phase cruciale pour les vaches laitières : elle leur permet de réparer et régénérer les tissus de la mamelle.
Pour cela, une durée minimale de 6 semaines de tarissement est nécessaire, mais 8 semaines sont préférables.
Afin d’optimiser cette récupération et de bien préparer la vache à la prochaine lactation, l’alimentation doit être rigoureusement adaptée.
La période de transition correspond aux 3 semaines avant vêlage et aux 3 semaines après vêlage.
Son objectif est de permettre une transition en douceur afin de maximiser la production laitière, la qualité du lait et la santé de l’animal.
Au début de cette période, les vaches doivent déjà avoir atteint la note d’état corporel (NEC) cible pour le vêlage :
Chercher à faire reprendre de l’état corporel pendant cette période n’est pas conseillé : cela ne fera que favoriser la prise de poids du veau à naître.
Si plus de 15 % du troupeau est en surcondition, il est préférable de les gérer à part et de les nourrir à 90 % de leurs besoins d’ingestion.
Les vaches trop grasses au vêlage présentent en effet une ingestion plus faible et un risque accru de troubles métaboliques comme la cétose et la fièvre de lait.
Connaître précisément ce que les vaches consomment permet d’éviter la sous- ou la suralimentation.
Cela implique de savoir quelle part de l’aliment distribué est réellement ingérée :
En fin de gestation, les vaches répartissent leur ingestion sur une plus longue période.
Toute évaluation de la consommation doit donc être faite à la fin de la période d’allocation, par exemple 12 heures après la mise à disposition du fourrage.

Besoins d’ingestion des vaches (matière sèche avalée)
Poids vif (kg) | Besoin énergétique (MJME) | Ingestion de MS (à 11 ME/kg) |
|---|---|---|
450 kg | 102 | 9,3 kg |
500 kg | 111 | 10,1 kg |
550 kg | 119 | 10,8 kg |
Même s’il faut éviter la suralimentation, cela ne signifie pas qu’il faut distribuer des aliments de mauvaise qualité.
Les fourrages pauvres sont souvent déficients en protéines, or la vache tarie a besoin d’au moins 12 % de protéines brutes dans sa ration.
Ces protéines sont essentielles :
Il est donc important de connaître la teneur en protéines de chaque aliment distribué et de faire analyser les différents fourrages ou concentrés utilisés.
Pour faciliter la transition du tarissement à la lactation, les vaches doivent recevoir les mêmes types d’aliments avant et après vêlage.
Cela permet à la flore du rumen de s’adapter progressivement à la ration et d’être pleinement efficace dès le vêlage.
Les aliments doivent être offerts dans des proportions proches de celles prévues après vêlage.
Si les vaches taries sont en bâtiment mais passeront au pâturage après vêlage, le maïs ensilage ou l’herbe ensilée sont les fourrages les plus proches de l’herbe pâturée.
Pendant la période de transition, il est essentiel de maintenir les niveaux de macro-minéraux et d’oligo-élémentsrecommandés.
Certains minéraux comme le phosphore doivent être supplémentés, notamment pour les vaches consommant de la betterave fourragère.
Dans un système pâturant, les deux minéraux les plus critiques sont :
Le magnésium est indispensable avant et après vêlage pour prévenir la fièvre de lait.
Il favorise la production d’hormones permettant l’absorption du calcium dans le rumen et sa mobilisation depuis les os.
Les aliments riches en potassium (> 4,5 % de la MS) augmentent le besoin en magnésium.
Les formes sulfate et chlorure de magnésium sont plus efficaces que l’oxyde pour prévenir la fièvre de lait, mais leur appétence est plus faible.
👉 Le meilleur compromis est un mélange d’oxyde + sulfate ou chlorure de magnésium.
La supplémentation doit être poursuivie jusqu’à 4 mois après vêlage.
Le calcium doit être restreint pendant le tarissement, à environ 0,5 % de la matière sèche.
Après vêlage, les besoins explosent (+400 %), et la vache doit recevoir au moins 100 g de calcium (sous forme de farine de chaux) pour couvrir ses besoins immédiats.
Cette supplémentation n’est nécessaire que pendant la période de colostrum, sauf si des cas de fièvre de lait apparaissent plus de 5 jours après vêlage.

La réussite de la période de transition repose sur :
Bien conduite, cette phase garantit une entrée en lactation fluide, une meilleure production et une meilleure santé métabolique pour le troupeau.
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